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Les 30 ans de l'association Terre d'Azur

Le témoignage des 30 ans

Pour faire suite au texte des 10 ans de Terre d’Azur, rédigé par le fondateur de l’association au 1er janvier 2000, nous avons demandé à Alain Yung, ancien président de Terre d’Azur et toujours membre actif de l’association, de nous donner la vision des 20 années qui ont suivi ce point d’étape, soit pour les 30 ans de Terre d’Azur.

L’article d’Emmanuel Braun, fondateur de Terre d’Azur arrive à point et décrit très bien les premiers pas de l’Association, avec le souffle épique que le recul de la mémoire ne manque pas d’exalter.

Loin de vouloir dénigrer, je rappellerai malgré tout que la première décennie de terre d’Azur a vu aussi son implantation en Casamance (Ile de Wendaye). Le reproche que l’on peut faire à cette période, c’est qu’il s’agissait de décisions personnelles, impulsives, j’oserais presque dire imposées, sans avis préalables d’autorités locales (existaient-elles ?) ou même de simple référent et que, si utiles qu’elles aient pu se révéler ponctuellement, elles n’ont pas été de nature à perdurer (par exemple, il a fallu 15 ans après le départ de TA pour que la faculté d’Abidjan concède de déléguer un interne pour reprendre en main partiellement le dispensaire de Bettié).

Dans la deuxième décennie, TA a cherché beaucoup plus à se préoccuper des besoins locaux et a orienté ses missions après avis de référents sur place : cela a amené par exemple aux missions à Kotobi en Côte d’Ivoire à la demande d’une institution religieuse ou aux missions à Atar en Mauritanie en appoint de l’ONG « les enfants du désert » de G. Courbois. C’était mieux, plus en rapport avec le terrain ; mais ces référents, non médecins et trop peu implantés localement, ont fait que ces missions n’ont pas survécu aux vicissitudes géopolitiques.

La 3ème décennie de Terre d’Azur a été marquée par son articulation franche avec les besoins clairement exprimés d’autorités médicales enfin installées ; on aurait pu craindre d’être taxés de néocolonialisme… pas du tout ! Une fois bien expliqué comment TA souhaitait se rendre utile, s’est noué un partenariat équilibré : les responsables médicaux locaux ont joué les intermédiaires entre les décisions ministérielles et leurs applications si difficiles sur le terrain, au contentement des 2 parties.

Bien sûr, cela demande du temps et des démarches administratives répétées, avant et pendant les missions. Les chefs de mission doivent quelquefois troquer leur blouse pour une tenue protocolaire de lobbying des décideurs ! Mais ça marche ! Ça marche au Sénégal, ça marche surtout au Togo où notre Présidente se démène sans compter pour mettre au point une action de vaste ampleur, à la fois sur le terrain et à l’hôpital, avec l’assentiment sans réserve du médecin chef régional.

En conclusion, c’est ici et maintenant que Terre d’Azur joue pleinement son rôle de passeur, d’aide transitoire et désintéressée en attente d’une autonomie complète qui mettra un point final à notre assistance bien comprise. Il en aura fallu, de l’implication et du dévouement de centaines d’entre nous pour en arriver là : cela mérite bien aussi quelques applaudissements, et pas seulement à 20h.

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